Depuis la naissance d'Elyne, j'allaite ma fille avec plaisir.
Il y a eu des bas, qui m'ont fait douter de mon envie de continuer. Des bas qui se sont invités sous le nom d'engorgements, de crevasses, de dépression, de fatigue physique et morale, mais malgré tout cela, j'ai tenu bon car au fond, j'avais envie de nourrir ma fille au sein. (les épopées ici, là ou encore là et même ici pour le topo)
Il y a presque 2 semaines, Elyne a accepté un biberon de lait artificiel, j'avoue que j'étais contente de la chose. Ça avait été tellement une lutte de lui faire accepter ce fichu bib' (ne serait ce que pour de l'eau, mais à la base pour prendre un relais en mixte lorsque j'étais très fatiguée de l'allaiter toutes les 2h), une lutte qui s'est terminée pour ses 7 mois. J'étais bien contente de ce happy end.
Puis, dans la foulée, j'ai douté. Douté d'en avoir vraiment envie. Comme j'avais douté quelques semaines encore avant, lorsque j'avais mis la petite bouteille de lait artificiel dans mon chariot...
Perdre et gagner quelque chose, c'est ça qui me questionne.
Je sais ce que je perds : nos têtes à têtes rien qu'à nous, nos corps à corps, nos regards échangés pendant ce doux moment, mon coeur qui s'emballe lorsque je la regarde et que ses yeux se ferment de délectation, nos rigolades qui ponctuent souvent ce moment. De me dire que mon lait participe à la faire grandir.
Quand Léane a cessé les tétées, je n'ai jamais retrouvé tout ça, ce truc spécial. C'était différent, pas forcément moins bien, car ma fille a grandit, mais ce qui était perdu, était perdu...
Quant à ce que je gagne, je me le demande finalement ? A part un brin de santé retrouvée (finies les tendinites à répétition dans sur toutes les articulations, ça fait souffrir mais je l'endure pour la bonne cause, car ça ne fait pas le poids face à mon plaisir d'allaiter ma fille), une poitrine un chouille moins généreuse et donc des soutifs plus sympas, l'opportunité de me mettre enfin au régime.
D'une certaine manière, j'ai le sentiment de perdre mon tout petit bébé encore rien qu'à moi. Que ce fil, ce lien tissé depuis sa naissance va s'effilocher pour quelque chose que je peux continuer de lui offrir mine de rien.
Bref, je doute mais surtout je crains que le petit engrenage dans lequel j'ai engouffré ma fille avec ce bib', mette fin plus vite que prévu à mon allaitement. C'est ça ma vraie crainte ! En effet, la source se tarie.
A l'heure d'aujourd'hui, j'allaite Elyne le matin et le soir, et ce bib' impatiemment attendu est donné au goûter, il fait sauter 1 tétée. Par conséquent, les tétées sont plus courtes et je ne sens pas ma fille repue comme avant.
Si ma lactation n'était pas en péril, je crois que ce fameux bib serait le bienvenu pour introduire en douceur le relais pour plus tard, pour quand je déciderais d'arrêter l'allaitement.
Bref, ai-je eu la bonne attitude avec ce relais ?
Rien que là, je relis mon article et je me dis que je veux remettre au placard ce fameux biberon et ne pas racheter de lait artificiel dans l'espoir de relancer ma lactation. Pas facile,... certaines ne comprendront pas ce sentiment ambivalent et surtout ce revirement à 180°....
Bref, il est tard, je vais me coucher, la nuit porte conseil. En tout cas vive ce blog qui me permet de me questionner et de chercher/ trouver les réponses en écrivant ce billet.
Douce nuit à tous....