L'autre jour, je discutais avec Marianne et elle me disait qu'elle trouvait que j'avais changé. Au travers de mes écrits, elle me ressentait moins en forme moralement...
Ca m'a questionné. Je me suis rappelé celle que j'étais et j'ai pensé à celle que je suis aujourd'hui. Force est de constater que j'ai beaucoup changé. Le poids des années a eu un gros impacte sur moi et sur mes états d'âmes.
Je suis repartie sur les constats négatifs.... déjà ma santé et donc mon physique. Car avec cette thyroïde j'ai sacrément changé physiquement....(prise de poids, régime yoyo et me voilà aujourd'hui) Il ne faut pas se leurrer, être en surpoids ça mine. On se sent mal dans sa peau, dans ses mouvements, dans ses fringues (qu'on ne trouve pas), dans son look qu'on n'a pas, et du coup dans le regard des autres. Ce qu'on véhicule comme image a un impacte directe sur ce qu'on nous renvoit. Tout est lié. Je me sens mal dans ma peau, je ne suis pas à l'aise et c'est du coup le cas dans ma relation aux autres. Du coup, les autres aussi réceptionnent des choses négatives qu'ils me renvoient. Bref, un sacré ping pong social qui me travaille beaucoup mine de rien.
Finalement, le plus gros de ce qui me mécontente dans ma vie est en lien avec le physique, qu'il soit esthétique ou physiologique (pathologies). Nous ne sommes pas qu'une âme, mais un corps aussi et à moins d'être aveugle, on nous voit et on ne peut pas se planquer et les gens regardent directement ce qui nous met mal à l'aise.
Il y a aussi et surtout la partie positive de ma vie qui me tient aujourd'hui à flot il faut bien l'avouer. L'amour de mon mari et mes enfants qui m'offrent l'essentiel de ce qui compose ma vie (le plus important).
Etonnement, ce qui est le plus important (le positif) n'arrive pas à compenser le négatif et à faire que je me sente pleinement épanouie.
Quand je repense à ma vie d'avant, celle de l'insouciance où je n'avais que moi à penser, avant mes soucis de santé, où je me sentais bien dans mes baskets physiquement, j'étais un aimant à regards (c'est d'ailleurs à cette période que j'ai connu mon mari). J'étais joviale, rigolote, je partageais aisément avec tout le monde, même des gens que je ne connaissais pas.
Ce temps si particulier a été court dans ma vie. Il n'a duré que sur le temps de mes 19/21 ans, car avant j'étais excessivement mal dans ma peau, sans assurance... le regard négatif des autres me blessait et j'étais faible dans ma tête. Toujours ce fichu physique : j'étais boulote, de l'acnée jusque tard, des lunettes, des cheveux bouclés immaîtrisables donc mal coiffée. Heureusement après du sport, un régime, un lourd traitement pour l'acnée, des lentilles, un défrisage plus tard, j'avais changé en mieux,je me suis enfin plu, j'ai changé de look et de personnalité. Je suis devenue vivante et surtout heureuse de vivre. Tout ça grâce à un effet papillon...
Bref, tout cela est un peu décousu, mais finalement la partie de ma vie où j'ai été le plus épanouie de ma vie en tant que femme, ça a été sur ce cours labse de temps. Et à faire ce bilan je me rends compte que lorsque j'étais bien dans mes baskets, et bien j'ai été bien dans ma vie.
Sauf que mes baskets étaient confortables du temps où physiquement j'étais dans une norme, du temps où j'étais plus soignée (coiffure maîtrisée, fringues à la mode).
Aujourd'hui je me réjouie ou je m'en contente ? de ce que la vie m'offre, à savoir le côté relationnel (mari/enfants), seulement j'aimerais pouvoir prétendre à avoir le droit de me sentir bien dans ma peau.
Alors les gens qui disent "ouiiii, c'est l'intérieur qui compte" etc ce sont des gens qui ne vivent pas dans la peau d'une femme forte, qui ne vivent pas le quotidien d'une femme avec ses essoufflements, ses douleurs physiques, ses limites corporelles, sans parler de son look totalement absent car pas de garde robe.... Donc ces personnes bien veillantes veulent être réconfortantes, mais passé un certain stade, les mots ne comptent plus, seuls les changements font la différence.
A l'heure d'aujourd'hui, je tente de maîtriser ce que je peux, histoire de contrôler mon destin, mais mon corps ne suit pas sur beaucoup de choses (le poids, les cheveux cuits par les défrisages et donc rebels, traitement eczéma entre autres). Mais bon, être soi, c'est parfois un combat (rien que le diastasis rajoute encore une épreuve supplémentaire à mon moral). Sans pourtant mettre la barre trop haute, juste prétendre au minimum syndical....
Alors je me rends compte que cet article se conclue sur une note négative, certainement à juste titre du fait du ton qui fait sonner ma vie à l'heure actuelle. Mais je ne vous cache pas que je ne perds pas espoir de me retrouver.... un jour.... et pouvoir dire, "je suis bien dans ma vie !"
Moi à 20 ans |
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