Descente d'organes, ventre distendu qui pendouille, ligaments et périné en vrac, incontinences, douleurs abdominales et ligamentaires, ventre proéminent, risques de hernie étranglée (nécrose d'un organe pincé) voilà tout ce qui m'attend dans un futur pas si lointain que ça....
Autant vous dire que quand j'ai appris la nouvelle je n'ai pas sauté au plafond, encore moins quand j'ai su qu'à terme j'aurai droit à une opération pour remettre tout ça en place...
Tout ça, ce sont les abdominaux grands droits. A l'heure d'aujourd'hui on m'a découvert une hernie de la ligne blanche (diastasis), c'est à dire que les abdos (tablettes de chocolat) ne sont plus soudés entre eux par une membrane fibreuse, mais détâchés et s'ouvrent plus ou moins (je ne sais pas encore de combien de cm) pour laisser ressortir les viscères.
Je comprends mieux pourquoi mon ventre ressort autant, je comprends mieux pourquoi j'ai du flan tout mou à la place des abdos, je comprends mieux pourquoi ça ne contracte pas sous ma peau et que je ressens un manque de tonus, simplement car mes abdos où je les sentais avant, ne sont plus là. Au final, ce sont mes organes qui ressortent vers l'extérieur à chaque contracture abdominale et c'est cela que je visualise enfin quand je ressens cette sensation anormale de mollesse, .
Moralement c'est dur à encaisser car déjà, l'abdomen a toujours été pour moi une zone sensbile moralement. Depuis l'enfance, je ne supporte pas qu'on me le touche. Les consultations médicales où le docteur palpait mon ventre était une torture. Ne me demandez pas pourquoi, ça a toujours été comme ça, je n'y peux rien et là pour le coup, alors que je prenais sur moi depuis des années, là, cette zone angoissante redevient un sujet sensible.
Et puis de me dire que je vais devoir passer par la chirurgie (angoisse ultime) c'est l'apothéose. J'ai enduré mes césariennes (qui au final n'ont pas aidé à cela car on écarte les muscles pour sortir l'enfant) pour la bonne cause et aussi car le pronostique vital de mes enfants était engagé, donc on ne se pose pas la question et à vrai dire on n'a pas le temps. Mais là.... c'est comme se prendre un coup de batte dans la figure. Je suis sonnée. J'imagine la chose, je l'entrevois et je ne supporte pas cette idée. Tant pour le bloc, que pour les cicatrices (re césarienne, et une autre des hanches au nombril), la douleur post op', les mois à être convalescente et à ne rien faire qui compromettrait l'intervention (autant dire vivre dans une bulle incompatible avec ma réalité).
Alors certe on n'en meurt pas (sauf si septisémie si la hernie étranglée arrive et qu'on n'opère pas à temps, cas rarissime hein), mais néanmoins le quotidien deviendra plus qu'inconfortable en plus de l'aspect esthétique. Déjà que je n'étais pas très satisfaite de ma personne esthétiquement parlant, là ça rajoute encore une misère à la liste que je trouvais déjà trop longue à mon goût....
Donc le moral sur ce sujet est in the chaussettes, j'ai du mal à ne pas me sentir mal quand j'y pense. Certains tombent dans les pommes à la vue du sang, moi je me suis sentie à la limite du malaise en apprenant de plus en plus de renseignements sur le sujet... Et le fait de savoir que ça ne peut qu'aller de mal en pis et que rien du tout ne peut arranger ou ralentir la chose ça me bouffe à un point.... Je ressens une boule dans la gorge lorsque je pense à ça ... j'attends avec impatience le moment où j'aurai vraiment digéré la chose et accepté toutes les conséquences qui vont avec.... si tant est que cela arrive un jour....
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